Intervenir en Turquie, dans l’urgence, et auprès de réfugiés ukrainiens, plus d’un an après le début de la guerre : tels sont les deux axes de la Fondation Mustela en matière de solidarité internationale en 2023.
En Turquie, des salles d’école mobiles
En lien avec la Fondation de France, la Fondation Mustela et notre filiale en Turquie ont attribué une aide d’urgence de 80 000 euros à l’association Açev pour son projet de "véhicule éducatif mobile" en Turquie.
Circulant dans un grand camion, cette "salle de classe" mobile se rend un jour par semaine dans cinq villages durement frappés par le violent séisme de février 2023, et depuis privés d’accès à certains services publics essentiels, comme l’école.
La "salle de classe" est composée d’un large auvent s’étendant depuis le toit du véhicule, et d’un mobilier aux couleurs vives. Lorsque les conditions météorologiques sont favorables, les activités en plein air sont réalisées hors de l’auvent.
Mis en œuvre dans la région de Gaziantep, dans le sud-est du pays, dès l’été 2023, ce dispositif s’étalera sur une période de deux ans. Objectif : permettre aux enfants de 3 à 9 ans de partager du temps ensemble et avec l’équipe pédagogique d’Açev autour d’activités artistiques et sportives, de lectures de contes et de jeux libres. En attendant la reconstruction des écoles…
« Certaines villes ont totalement disparu, les besoins primaires sont considérables : logement, eau, alimentation, soins… Mais dès les situations d’urgence, il faut embrasser les aspects social et éducatif de la reconstruction d’un pays, inscrire les interventions dans la durée », souligne Yosr Dallegi, chargée des urgences internationales à la Fondation de France.
Créée en 1992, Açev est, en Turquie, la principale organisation de défense des droits des jeunes enfants ; sur ce sujet, elle bénéficie d’ailleurs du statut consultatif auprès de l’Unesco.
En Pologne, auprès des familles ukrainiennes réfugiées
La Fondation Mustela a également prolongé son soutien initié l’an dernier, après le début de la guerre, à des associations polonaises engagées auprès des familles ukrainiennes réfugiées.
Avec plus de 1,5 million de bénéficiaires du statut de protection temporaire, selon le HCR (Agence des Nations Unies pour les réfugiés, février 2023), la Pologne est en effet le premier pays d’accueil des réfugiés ukrainiens. C’est dans ce pays que la Fondation Mustela a soutenu, en 2023, deux associations engagées dans l’accompagnement des mères et enfants ukrainiens.
Un don de 25 000 euros a ainsi été versé à la fondation Saint Nicholas. Dès 2022, cette fondation locale a créé dix "havres" pour les familles réfugiées, offrant des articles de première nécessité, notamment du matériel scolaire, et de multiples services : soins ; cours de polonais, de codage, de programmation et de robotique ; cours de sport ; art-thérapie, musicothérapie. L’an dernier, c’est ce partenaire local, identifié par les équipes de la Fondation de France sur le terrain, que la Fondation Mustela avait soutenu.
Cette année, le don de la Fondation Mustela est destiné au Centre psychologique de Varsovie, fondé et animé par l’association Intra, et soutenu par notre partenaire local, la fondation Saint Nicholas. Il permet d’assurer son fonctionnement une année de plus, d’octobre 2023 à juin 2024, soit pendant toute la durée de l’année scolaire.
Employant trois psychothérapeutes ukrainiens expérimentés, réfugiés en Pologne, ce Centre avait déjà fourni, en juin 2023, près de 1600 heures de thérapie individuelle et de groupe à des enfants et adolescents ukrainiens. Des séances en ligne sont aussi proposées aux familles éloignées de la capitale polonaise.
Enfin, la Fondation Mustela a versé 25 000 euros à une autre association implantée en Pologne, appelée FRD, pour l’ouverture et le fonctionnement durant une année complète d’une école maternelle et d’une crèche ouvertes à plein temps.
« En Pologne, les bénéficiaires du statut de protection temporaire, soit 1,5 million d’Ukrainiens, bénéficiant des mêmes droits sociaux que les Polonais, les crèches publiques sont saturées, explique Yosr Dallegi, de la Fondation de France. Souvent arrivées avec de jeunes enfants, les femmes ne peuvent donc pas apprendre le polonais, suivre une formation ni travailler, et elles ne peuvent donc pas s’intégrer ».
L’association FRD a déjà créé 34 centres – écoles maternelles et/ou crèches – pour accueillir 15 à 25 enfants, selon les lieux, et former des éducateurs ukrainiens. Avec le soutien de l’Unicef, elle œuvre actuellement à l’ouverture de 55 nouveaux centres. Son objectif est ambitieux : une centaine de centres à terme ! Le centre ouvert avec l’aide de la Fondation de France et de la Fondation Mustela bénéficie quant à lui à une quarantaine de familles ukrainiennes réfugiées en Pologne.