Recherche sur la césarienne
Sage-femme et docteure en sociologie à l’IRD (l’Institut de Recherche pour le Développement), Clémence Schantz est une ancienne lauréate de la Bourse de Recherche en Maïeutique de la Fondation Mustela (2017). Elle a co-réalisé le projet de recherche CESARIA, dont l’objectif était d’identifier les déterminants socio-démographiques de la pratique de la césarienne en France, au Cambodge, au Viêt-Nam, au Bénin et au Mali.
Clémence a ainsi observé qu’en France, la préférence de l’accouchement par voie basse est partagée entre les femmes, les sages-femmes et les obstétriciens interrogés, du fait d’une représentation considérée comme “plus naturelle” de cet accouchement. Ces résultats peuvent également expliquer en partie la stabilité du taux de césarienne en France depuis quelques années (20%) contrairement à la majorité des autres pays du monde où ce taux ne cesse d’augmenter. Parmi la cohorte de femmes interrogées, seules 2,5% d'entre elles ont déclaré préférer accoucher par césarienne, mais aucune n’a osé en parler à sa sage-femme, son anesthésiste ou son gynécologue en amont de l’accouchement.
Clémence Schantz espère ainsi que CESARIA fera prendre conscience de l’importance à la fois d’accorder un espace d’expression aux femmes, mais aussi de soutenir la recherche en maïeutique, qui permet de mieux les comprendre.