Pour l’OMS, l’infertilité se définit par l’incapacité à obtenir une grossesse à terme après un an ou plus de rapports sexuels réguliers non protégés. Ces difficultés touchent toujours plus de personnes dans le monde : aujourd’hui environ une sur six. De l’annonce de l’infertilité, souvent aux longs parcours de soin, cherchons à mieux comprendre les vécus, entre échecs et lueurs d’espoir…

25% des couples
soit 1 couple sur 4 présente le risque d’être infertile à 30 ans, et 1 couple sur 2 à 40 ans, en France (1)
≃25% des cas d’infertilités
sont inexpliquées (2)
12,5% des couples
soit 1 couple sur 8 consulte pour des difficultés à avoir un enfant, en France (3)
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L’infertilité, au croisement des difficultés

Les obstacles à la procréation

Quand l’enfant n’arrive pas, les examens peuvent révéler des anomalies des processus de reproduction. D’après l’OMS4, l’infertilité masculine est susceptible d’être en lien avec des problèmes d’excrétion du liquide séminal, l’absence ou le faible niveau de spermatozoïdes, ou encore une anomalie de la morphologie ou de la mobilité de ces derniers. L’infertilité féminine peut être la conséquence d’une série d’anomalies des ovaires, de l’utérus, des trompes de Fallope, du système endocrinien… L’infertilité peut être primaire ou secondaire ; primaire quand les difficultés concernent la première grossesse et secondaire quand le couple a déjà eu un ou plusieurs enfants.

Quand on ne trouve pas de causes à l’infertilité, souligne Marion Canneaux1, psychologue clinicienne, il ne faut pas associer hâtivement infertilité inexpliquée avec infertilité psychologique. Ce n’est pas parce que ce n’est pas médical que c’est dans la tête !

L'introduction de la contraception a été un changement très important pour les femmes, avec cette idée de choisir le moment où elles auraient un enfant. Elles prennent la contraception pendant des années pour ne pas s’exposer à un risque de grossesse non désirée. Ainsi, à l’arrêt de la contraception, certaines femmes imaginent qu'elles tomberont enceintes très rapidement. Or c’est souvent plus compliqué. 1

Marion Canneaux Marion CANNEAUX Psychologue clinicienne et maître de conférences à l’université

Les causes de la baisse de la fertilité5

Dans les pays industrialisés, la principale explication reste le report des maternités qui ne cesse de progresser. Si l’âge moyen de la mère lors de son premier accouchement était autour de 25 ans en 1977, il était de 31 ans en 2023. Or, la fertilité spontanée de la femme baisse avec l’âge ; nettement après 30 ans et drastiquement après 37 ans. Le risque de ne pas être mère est de 4% à 20 ans et de 35% à 40 ans. Chez l’homme, le génome des spermatozoïdes s’altère avec l’âge rendant aussi la conception plus difficile. L’âge des deux partenaires a également un effet cumulatif. Le surpoids et l’obésité, le stress, la consommation de drogues et en particulier le cannabis, le tabac ont également un effet sur la fonction reproductive chez l’homme et la femme. Par exemple, la réserve ovarienne se trouve diminuée et la ménopause survient en moyenne deux ans plus tôt en cas de consommation de tabac ; le risque d’infertilité après un an de tentative est augmenté de 78% chez la femme en cas d’obésité.

Par ailleurs, les facteurs environnementaux jouent un rôle sur la procréation avec un effet transgénérationnel. Marion Canneaux1, psychologue clinicienne alerte : de plus en plus, les femmes et les hommes sont confrontés dans leur quotidien à des produits reprotoxiques, présents dans l’air, l’eau, les aliments, les cosmétiques, les détergents, les pesticides…

Selon une méta-analyse, réalisée par des chercheurs américains et israéliens, publiée en novembre 2022, la concentration moyenne de gamètes dans le sperme a été divisée par deux en moins de 50 ans ! Elle était de 101 millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme en 1973, contre 49 aujourd’hui.

La fertilité, une capacité fragile à préserver

Pour le Pr. Samir Hamamah7, chercheur à l’INSERM et co-auteur du rapport sur les causes de l’infertilité, la lutte contre l’infertilité commence par la prévention, l’éducation et l’information. Aujourd’hui dans le cadre de la santé sexuelle, on parle de contraception ou de MST, mais pas de santé reproductive. Or, les études montrent qu’elle se dégrade en même temps que le droit individuel à la maîtrise de la procréation. Il plaide pour la mise en place de consultations dédiées à ce sujet dès l’adolescence, où il faudrait informer sur la physiologie de la reproduction, le déclin de la fertilité avec l’âge, les limites de l’aide médicale à la procréation et les facteurs de risques d’infertilité. Le rapport préconise également l’instauration d’une journée nationale de sensibilisation à l’infertilité, la création d’un numéro vert et d’un site internet dédié, et le lancement régulier de campagnes d’information grand public. Pour les experts impliqués, c’est aussi du fait d’une méconnaissance de l’infertilité, de ses causes et de ses conséquences, que celle-ci continue de se développer.

Malgré la sensibilisation importante autour de ces questions, le public a tendance à surestimer les chances de succès de l’aide médicale à la procréation. Par exemple, les chances de réussites d’une FIV sont seulement de 20% avant 35 ans, de 16% à 38 ans et de 9% à 42 ans. Bon nombre de couples ou de femmes seules resteront sans enfant au bout de ces longs et douloureux parcours de soin. 1

Marion Canneaux Marion CANNEAUX Psychologue clinicienne et maître de conférences à l’université

D’après l’OMS, l’infertilité touche des millions de personnes et a une incidence sur leur famille et leur communauté (…) Les individus et les couples ont le droit de décider du nombre d’enfants qu’ils souhaitent, du moment auquel les avoir et de l’écart entre eux. Or, l’infertilité peut empêcher la concrétisation de ces droits humains essentiels.4

L-infertilite-une-blessure-de-l-intime

L’infertilité, une blessure de l’intime

Le choc de l’annonce

Marion Canneaux1, psychologue clinicienne, accompagnant des couples concernés par l’infertilité, explique que l’annonce de l’infertilité touche plusieurs niveaux : l’individu, le couple et la famille.

Si le vécu lié à la découverte de l’infertilité est singulier et fonction de l’histoire personnelle et conjugale, la plupart du temps cette découverte constitue un traumatisme à l’origine d’une vive blessure narcissique. Quelque chose fait effraction dans la vie. Il y a un avant et un après. On a souvent pensé que les hommes étaient plus blessés que les femmes par la découverte d’une infertilité, ce qui est faux. Les représentations associées ne sont pas les mêmes, le vécu est différent, mais pas moins douloureux. Chez les femmes, l’infertilité altère souvent leur sentiment d’être une femme. Elles se sentent souvent blessées, dévalorisées et craignent de ne plus être aimables. Les hommes associent souvent leur infertilité et à un manque de virilité, à de l’impuissance. Face aux bouleversements provoqués par la découverte de l’infertilité, le recours aux traitements de l’aide médicale à la procréation peut s’avérer dans un premier temps protecteur : « C’est le temps de l’espoir médicalement assisté ». Le recours aux traitements permet parfois de mettre à distance la souffrance associée. Cependant, le parcours proposé est semé d’échecs qui réactivent la blessure narcissique. De ce fait la souffrance psychique ne disparaît jamais, elle revient au contraire sans cesse.

Quand on vous annonce que vous ne pourrez pas avoir d’enfants, vous avez l’impression de vous faire rouler dessus par un camion. Il y a tout cet imaginaire que vous développez qu’un jour vous allez fonder une famille. Et puis on vous dit que peut-être vous n’y arriverez jamais…

Salomé BERLIOUX Auteure du livre La peau des Pêches aux Éditions Stock

Les montagnes russes des sentiments

Avoir passé plusieurs années de sa vie à éviter une grossesse puis ne pas y parvenir quand le moment est souhaité, constitue un bouleversement profond. Choc, crise, traumatisme, épreuve, deuil… cette annonce, que chacun qualifie à sa manière, suscite une cascade d’émotions souvent difficiles à appréhender. De nombreuses personnes traversent des étapes émotionnelles marquées.

Études, carrière, couple : j’ai tout réussi dans ma vie, et tomber enceinte cela ne marche pas… 

C’est impensable d’échouer à faire quelque chose d’aussi simple et naturel.

Ça me rend fou de rage de ne pas sortir de cette spirale.

Quand je croise une poussette, les larmes ne sont jamais loin.

Chaque jour, j’ai le sentiment de perdre un peu plus d’énergie et de raison d’espérer.

J’ai toujours l’impression qu’il me manque quelque chose.

Mes amies tombent enceintes les unes après les autres, et moi jamais.

Je fais tout ce qu’il faut, je ne fume pas, je mange bien, je fais du sport… pourquoi cela tombe sur moi ?

Certains couples ne veulent pas d’enfants alors qu’ils le pourraient, le monde est mal fait.

Avec ma première compagne, nous avons eu des enfants, pourquoi je n’y arrive plus dans cette nouvelle union ? Qu’est-ce que cela veut dire ? 

J’ai vécu un avortement quand j’étais jeune. Peut-être je n’aurais pas dû…

Je voulais avoir une situation stable avant de penser aux enfants, sûrement j’ai trop attendu.

Je me sens nul de ne pas pouvoir être à la hauteur des attentes de ma compagne.

Je me demande ce qui ne tourne pas rond chez moi… 

Au fond, suis-je vraiment capable d’être un bon parent ? Ai-je vraiment envie d’avoir un enfant ?

Avec mes amis j’évite de parler de ce sujet, car je me sens toujours rabaissé.

J’avoue, cela m’arrive de souhaiter parfois à mon entourage de connaître les mêmes difficultés que nous.

Quand mon compagnon s’apitoie sur moi, j’ai envie de disparaitre.

Quand infertilité et sexualité se bousculent

Que les couples soient engagés ou non dans un suivi médical, les difficultés à concevoir affectent souvent leur vie intime. La sexualité, autrefois spontanée et orientée vers le plaisir, devient alors programmée avec l’unique objectif de faire un bébé9. L'intervention de tiers, qui organisent et scrutent cette intimité, peut être vécue de manière intrusive et pesante. Ce cadre planifié tend à éroder l'aspect ludique, sensuel et érotique de la sexualité, transformant l’acte en une "performance" imposée. Certains couples n’ont plus de relations sexuelles en dehors de celles sur prescription médicale. Parfois la femme subit les effets secondaires des stimulations ovariennes ou des traitements : prise de poids, douleurs, nervosité, insomnies, bouffée de chaleur, qui ne favorise pas la libido. Chez l’homme les troubles psychologiques liés aux questions d'infertilité peuvent entrainer une baisse du taux de testostérone donc de la libido. Des études montrent que la moitié des hommes à qui on apprend une anomalie du sperme présente des difficultés érectiles transitoires. 10

Dans l’ensemble, les couples qui souffrent d’infertilité sont tous atteints dans leur sexualité. Déjà il faut admettre que leur sexualité est infertile, qu’elle ne mène pas à la conception d’un enfant, ce qui est très difficile. Puis, avec l’assistance médicale à la procréation, il faut faire une croix sur la sexualité ordinaire. Les médecins font intrusion dans l’intimé du couple. L’enfant ne se fait plus entre deux personnes sous la couette !1

Marion Canneaux Marion CANNEAUX Psychologue clinicienne et maître de conférences à l’université

Quand le couple se replie sur lui-même

Il y a un véritable risque d’isolement des couples autour du projet d’enfant avec une tendance à se replier sur soi-même, s’isoler des amis, des couples qui ont des enfants, et même parfois des centres d’intérêt habituels. Le projet d’enfant prend tellement de place que parfois tout le reste perd de son intérêt. Toutes les préoccupations tournent autour des cycles, des traitements, des rendez-vous, de l’attente des résultats. Certaines femmes choisissent même de quitter leur emploi pour se consacrer entièrement aux traitements ; ce qui renforce encore l'impact déjà épuisant et accaparant de cette épreuve. L’entourage est parfois considéré comme incapable de comprendre ce que vit le couple. La place de l’entourage est délicate remarque Marion Canneaux1, psychologue clinicienne. Les couples ont à la fois besoin d’être soutenus, encouragés par leurs proches, mais ils souhaitent aussi qu’ils ne soient pas trop intrusifs. L’entourage est souvent démuni pour trouver la juste place et soutenir le couple. 

Quand les proches n’osent pas poser de questions, certains couples le perçoivent comme une forme de désintérêt. Quand ils en posent, certaines questions sont vécues comme intrusives, maladroites ou blessantes. Parfois l’entourage proche n’est pas au courant des difficultés. Pour le collectif BAMP11, composé de personnes qui ont recours à l’aide médicale à la procréation, les mentalités ont besoin de changer sur le sujet de l’infertilité. La société n’est pas bienveillante avec les gens qui n’arrivent pas à faire les choses comme tout le monde. Le couple qui s’isole se protège aussi de la violence inouïe de certaines paroles : « est-ce que c’est si grave que ça ? », « tu n’as qu’à demander le mode d’emploi ! », « avez-vous pensé à prendre un chien ? », etc.

 

Quand une asymétrie s’installe dans le couple

Que l’infertilité soit féminine, masculine ou partagée, la femme est au centre des parcours d’aide à la procréation. C’est elle qui vit à la fois physiquement et psychiquement les traitements et les échecs, rappelle Marion Canneaux1, psychologue clinicienne. De leur côté, les hommes peuvent souffrir de se sentir mis de côté, de ne pas arriver à se positionner par rapport à la prise en charge avec l’impression que les médecins s’adressent plus aux femmes qu’à eux. Certains, rapporte la psychologue, vivent difficilement le fait de voir leur compagne fragilisée, blessée. Pour leur éviter de rajouter une sorte de charge, ils vont essayer d’être optimistes ou de ne rien dire : un comportement qui peut agacer ou être associé à un manque d’intérêt ou de compréhension. 

Les situations sont très variables, mais il est évident que l’infertilité est une source de vulnérabilité pour le couple. Elle le met à l’épreuve sur la durée, avec une lourde charge psychologique, émotionnelle, déstabilisant parfois aussi les sphères économique et professionnelle. Les conflits et les ruptures ne sont pas rares durant cette période et parfois même après la naissance de l’enfant.

La souffrance d’infertilité réactive les souffrances passées. La souffrance associée au parcours d’aide médicale à la procréation renforce la souffrance de l’infertilité : c’est une dynamique de circularité. De nombreuses études montrent que les couples ayant recours à l’aide médicale à la procréation sont le plus souvent en bonne harmonie dans la période qui précède la prise en charge ; les difficultés apparaissent et culminent à la troisième année d’infertilité, touchant particulièrement les couples ayant des ressources d’adaptation face au stress insuffisamment assurées. 12

Monique JAOUL Psychologue

L’infertilité, comment l’accompagner ?

L’infertilité, comment l’accompagner ?

Les solutions médicales proposées

Une fois que l’infertilité a été diagnostiquée, différents traitements médicaux peuvent être proposés pour aider les couples ou les femmes seules à devenir parents.13 


AMP intra conjugale : 

L’insémination artificielle (IA) consiste à introduire le sperme dans la cavité utérine. 

La fécondation in vitro (FIV) : à l’issue d’une stimulation ovarienne, des ovocytes sont ponctionnés pour être fécondés in vitro avec les spermatozoïdes du conjoint. L’embryon est ensuite transféré in utero. 
 

AMP avec don de gamètes ou accueil d’embryons : 

Le don de spermatozoïdes consiste à concevoir des embryons avec les gamètes de la femme et les spermatozoïdes d’un donneur soit par IA ou par FIV. 

Le don d’ovocytes consiste à transférer dans l’utérus de la femme les embryons issus de la FIV des ovocytes d’une donneuse et du sperme du conjoint de la femme infertile. 

Le double don de gamètes consiste à transférer dans l’utérus de la femme des embryons issus de la FIV des gamètes d’une donneuse et d’un donneur. 

L’accueil d’embryons : les embryons ici replacés dans l’utérus de la femme sont issus de dons de patients qui ont connu un parcours d’AMP et qui n’ont plus de projet parental. 
 

Le soutien des associations

Pour les personnes souffrant d’infertilité, il est souvent bénéfique, note Marion Canneaux1, psychologue clinicienne, de se rapprocher d’autres personnes qui vivent les mêmes difficultés. 

Les associations apportent un soutien précieux au travers des réseaux sociaux, des groupes de parole et des bénévoles présents sur le territoire, des permanences téléphoniques, des outils d’information mis à disposition. 

On peut lister le collectif BAMP, les associations MAIA, Les cigognes de l’espoir 

Les contacts qui se créent permettent de rompre le sentiment d’isolement, d’être conseillés sur des sujets en lien avec l’infertilité : des livres, des reportages, des médecines douces et autres pratiques qui aident à favoriser le bien-être et à se recentrer sur soi durant cette période difficile. 
 

Un accompagnement psychologique

Dans un contexte d’infertilité, échanger en couple ou individuellement avec un(e) psychologue est précieux. Il faut respecter la temporalité de chacun, mais l’accompagnement gagne quand même à être précoce pour réduire la détresse psychologique et limiter les effets possibles sur le couple et peut-être plus tard la relation parent-enfant, souligne Marion Canneaux1, psychologue clinicienne. 

Le psychologue est là pour accueillir avec neutralité et bienveillance le vécu, les émotions, les inquiétudes et les questionnements… Autour par exemple :

Difficultés à faire appel à la médecine pour concevoir un enfant

Gestion de la charge émotionnelle en lien avec les examens à répétition

Représentations construites autour de cet enfant rêvé

Doutes et peurs à vivre en couple sans enfant

Capacité à réussir à vivre sans être maman ou papa

Manière de vivre l’alternance espoirs/échecs

Ce l’on est prêt à accepter pour accéder à la réalisation du projet d’enfant

Ce que cela veut dire de ne pas transmettre sa filiation génétique

Parvenir à développer d’autres projets de réalisation de soi

Envisager l’adoption

Comment atténuer la blessure de l’infertilité dans le temps

D’autres professionnels formés à ces situations peuvent également accompagner les personnes concernées par l’infertilité : médecins traitants, psychiatres, sexologues, etc.

Les couples se sentent comme « endeuillés » d’un enfant qui ne vient pas, « endeuillés » non par la mort, mais par l’absence. Des guillemets sont nécessaires, car il ne s’agit pas d’un véritable deuil où la disparition serait définitive, irréversible. Un mort ne vient pas alors qu’un absent peut toujours venir. Ce deuil de l’absence n’est donc pas un deuil de tout espoir.

Miguel JEAN et Line PETIT Auteurs de Le couple face à l’infertilité aux Éditions Albin Michel