Entretien avec Marie-Rose MORO
De formation philosophique, je suis docteur en médecine et en sciences humaines et professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Paris Descartes. Je suis actuellement chef de service de la Maison de Solenn, à l’hôpital Cochin à Paris.
Une passion pour les adolescents
J’ai développé plusieurs lieux d’aide aux bébés et à leurs parents d’abord, puis aux adolescents ensuite, à Bobigny (Casita) et à Paris (Maison de Solenn) où on s’occupe des problèmes d’anorexie et de boulimie, de souffrances à l’adolescence, de phobies scolaires et de pédiatrie. On fait aussi de l’enseignement sur tous les sujets qui touchent les adolescents et leurs familles. Dernier livre que j’ai écrit sur ce sujet : Les ados expliqués à leurs parents (Bayard, 2010).
Une passion pour la clinique transculturelle
Je me suis fortement engagée dans la reconnaissance et le développement de l’ethnopsychanalyse et de la psychiatrie transculturelle en France. Ainsi, j’ai fondé et je préside l’Association Internationale d’Ethno Psychanalyse (AIEP). Sensible aux besoins spécifiques des enfants de migrants, j’ai créé la consultation transculturelle qui leur est consacrée à l’hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis), consultation que je dirige en m’appuyant sur une équipe polyglotte et transdisciplinaire– et maintenant aussi à Cochin, à Paris.
Une passion pour la recherche
Parallèlement à mon activité clinique et enseignante, je poursuis mes travaux de recherche. Je dirige une équipe de recherche à l’INSERM (Unité 669) et au laboratoire de Psychologie de Paris Descartes (EA 4056) sur les adolescents et sur la clinique transculturelle. Psychiatre pour l’ONG Médecins Sans Frontières depuis 1988, je dirige également des travaux de recherche de psychiatrie en situation humanitaire.
Un intérêt pour les sociétés métissées
Parmi mes derniers ouvrages, se trouvent Nos enfants demain. Pour une société multiculturelle (Odile Jacob, 2010) ; Aimer ses enfants ici et ailleurs. Histoires transculturelles (Odile Jacob, 2007). Je viens d’écrire pour la Fondation Mustela Mille et une façons de bien s’occuper des bébés. Enfin, je suis fondatrice et directrice scientifique de la revue L’autre, Cliniques, Cultures et Sociétés, consacrée à la rencontre des femmes, des hommes et des cultures au sein des sociétés modernes, mouvantes, migrantes, plurielles et métissées.