Psychologue clinicienne, Christelle Gosme exerçait en 2009 à mi-temps au sein du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Necker, à Paris : consultations, bilans psychologiques, suivis d’enfants… Elle a poursuivi par ailleurs son travail de thèse au sein du projet Pile initié par le Pr. Bernard Golse et Valérie Desjardins, dont le thème était "attachement et déficience visuelle". Elle s’intéressait plus spécifiquement au lien d’attachement entre le bébé et sa mère aveugle ou malvoyante mais aussi aux représentations d’attachement de la mère elle-même. Par là même, Christelle Gosme a voulu répondre à la question suivante : l’absence ou la déficience visuelle peut-elle influencer le lien d’attachement ? Elle a également identifié des processus spécifiques propres aux mères avec une déficience visuelle et à leur bébé voyant dans l’établissement des premiers liens mère bébé. Les résultats de ce travail ont permis d’éclairer les professionnels de santé dans la mise en place de prises en charge adaptées à cette population et à leurs enfants.
Entretien avec Christelle GOSME
Psychologue, j’ai d’abord travaillé à la crèche de l’hôpital Necker. Aujourd’hui, je réalise des consultations, des bilans psychologiques, des suivis d’enfants dans le service de pédopsychiatrie du même établissement. Je travaille également pour le site Internet Psynem du Pr. Golse ainsi que pour le programme de recherche PILE dont il est à l’initiative.
Maternité et handicap visuel : un sujet d’études neuf
C’est grâce aux liens entre Necker et la PMI de l’Institut de Puériculture et de Périnatalogie de Paris que j’ai été sensibilisée à la question du handicap visuel. Edith Thoueille, puéricultrice et directrice de la PMI, y a mis en place, avec toute son équipe, un accueil spécifique pour les mères dans cette situation et m’a donné envie de mieux les comprendre.
Par ailleurs, aucune étude n’avait encore été consacrée en France aux liens d’attachement entre des bébés et leurs mères en situation de handicap visuel. Dans le cadre de ma thèse, j’ai donc voulu évaluer la sécurité d’attachement des bébés avec leurs mères, malvoyantes ou aveugles, c’est-à-dire interroger les répercussions éventuelles d’une déficience visuelle sur le lien d’attachement. J’ai par ailleurs étudié ce que la mère malvoyante ou aveugle pouvait transmettre à son enfant de son propre ressenti d’enfant souffrant d’un handicap. Mon objectif pratique est de sensibiliser les professionnels de la petite enfance à ce sujet et contribuer à des prises en charge spécifiques adaptées pour les mères mais aussi pour leurs enfants.
Hémorragie de la délivrance : quel impact ?
Parallèlement à ce sujet de recherche, j’ai débuté depuis janvier 2011, avec l’équipe du Pr. Mebazaa (Service Anesthésie-Réanimation) à l’hôpital Lariboisière, et en collaboration avec Drina Candilis, psychologue et l’équipe du service de maternité du même hôpital et plus particulièrement le Pr Barranger et le Dr Ricbourg, une étude sur l’impact de l’hémorragie de la délivrance sur la mère, le père et les liens parent-enfant.