Chargée de travaux dirigés en psychologie et doctorante en Psychologie clinique à l’université de Bordeaux (Gironde), Julie SALLA a reçu en 2011 une Bourse de Recherche de 6 000 euros pour son projet de recherche intitulé "Enjeux de réussite, parentalité et santé de l’enfant", réalisé sous la direction du Pr. Grégory MICHEL, au laboratoire de Psychologie Santé et Qualité de vie.
Ancienne sportive de haut niveau (championne de France benjamine de tennis), Julie a été très tôt sensibilisée aux enjeux de la compétition sportive et l’intensité de la pression sociale et parentale. Elle a notamment constaté que l’importance accordée à la réussite pouvait entraîner des dérives parentales néfastes pour le développement personnel et sportif de l’enfant, notamment au travers du "syndrome de réussite par procuration", un sujet peu exploré jusqu'alors. De fait, son master de recherche, consacré aux liens entre parentalité et santé de l’adolescent sportif de haut niveau, a fait l’objet de présentations dans des congrès internationaux et de la publication d’un chapitre dans le livre Psychologie du sport et de la santé (De Boeck, 2011).
Dans le cadre de sa thèse, Julie SALLA a contribué à la prévention des risques sur la santé des enfants et à l’amélioration de leur qualité de vie dans les situations de compétition (sportive, scolaire, artistique), et a amélioré la formation des professionnels de santé et d’éducation en association avec les parents.
Entretien avec Julie SALLA
Ancienne sportive de haut niveau – j’ai été championne de France benjamine de tennis – j’ai été très tôt sensibilisée aux enjeux de la compétition sportive et à l’intensité de la pression sociale et familiale dans ce contexte. J’ai pu observer le désarroi de parents « dépassés » par le succès de leurs enfants, souffrant parfois d’être écartés plutôt qu’associés au processus de compétition, ainsi que des dérives néfastes, comme le « syndrome de réussite par procuration ».
Compétition et santé de l’enfant…
J’ai d’abord consacré mon Master Recherche aux liens entre parentalité et santé de l’adolescent sportif de haut niveau, un sujet encore peu exploré à ce jour. De fait, j’ai participé à différents congrès nationaux et internationaux afin de présenter mes travaux. Ma thèse me permet de prolonger cette recherche en tenant compte d’autres contextes de compétition et d’excellence, voire de situations « pré-professionnalisantes », dans les domaines non plus seulement sportif, mais encore scolaire et artistique.
…mesurer les répercussions psychopathologiques
Mon objectif est de mesurer l’impact à court et à long terme des facteurs familiaux sur la santé psychique (anxiété chronique, dépression) et physique (somatisation, blessures) des enfants concernés, notamment en élaborant un outil standardisé mesurant les modalités d’une parentalité pathogène. J’espère contribuer ainsi tant à la prévention des risques sur la santé des enfants qu’à l’amélioration de la formation des professionnels de santé et d’éducation, en association avec les parents.