"Le réaménagement du lien conjugal et l’investissement parental au moment du devenir parent", tel est le titre du doctorat de psychologie clinique de la lauréate en 2015, Charlène Guéguen, dont l'objectif était d’observer de manière fine les remaniements du lien conjugal au fil de la grossesse ; les modes de transmission générationnelle en écho aux origines de la formation du couple ; et, selon ces paramètres, un investissement de l’enfant plus ou moins important.
La chercheuse se proposait d’inclure dans sa recherche clinique une quinzaine de couples, recrutés à l’hôpital Louis Mourier (Hauts-de-Seine) et à la maternité des Lilas (Paris). Elle a privilégié une approche qualitative, grâce à la conduite d’entretiens semi-directifs et l’observation d’interactions triadiques (aux trois mois de l’enfant). Parmi les outils qu’elle a utilisé, par exemple, l’IRMAG/IRPAG (Interview pour les Représentations MAternelles/PAternelles pendant la Grossesse) ou le génogramme (qui consiste à demander au couple de dessiner son arbre généalogique sur une feuille).
Elle souhaitait ainsi contribuer à l’amélioration des dispositifs de prise en charge des couples dans les maternités, les PMI, les crèches, les unités d’accueil mère-bébé etc. La prise en compte de la conjugalité permettrait notamment de mieux accompagner les familles recomposées, monoparentales et homoparentales, toujours plus nombreuses.
Entretien avec Charlène GUEGUEN.
Dans le cadre de mon Master Recherche à l’université Paris-Descartes, consacré à « la dynamique conjugale et aux représentations parentales chez des couples toxicomanes », j’ai observé un déplacement de l’investissement libidinal du toxique vers l’enfant au moment de l’accès à la parentalité ainsi qu’une indifférenciation des sexes dans le couple, accompagnée d’une confusion des rôles parentaux. Ayant constaté par ailleurs que peu d’études traitaient de ce sujet, j’ai souhaité explorer davantage l’axe de la conjugalité.
Littérature et pratiques professionnelles
Ma thèse vise donc à conceptualiser les formes de remaniements conjugaux pendant la grossesse et les mois qui suivent la naissance de l’enfant et à observer les modes de transmission générationnelle en écho aux origines de la formation du couple, ainsi que le degré d’investissement de l’enfant selon ces divers paramètres. Elle s’appuiera sur le suivi de quinze couples recrutés dans les services de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Louis Mourier (Hauts-de-Seine) et de la maternité des Lilas (Paris) : entretiens semi-directifs avec les couples et chacun des conjoints, réalisation d’un génogramme (représentation dessinée, par le couple, de son propre arbre généalogique sur une feuille) et, au troisième mois de l’enfant, observation d’une interaction triadique lors d’un temps de jeu libre.
Il s’agit, d’une part, de compléter la revue de littérature – encore rare – portant sur la conjugalité et, d’autre part, d’intégrer la dimension conjugale aux réflexions des professionnels sur l’accueil des futurs parents. Considérer la conjugalité comme facteur à part entière de la prise en charge permettrait en effet de mieux accompagner des formes familiales de plus en plus répandues telles que les familles recomposées, monoparentales et homoparentales.
J’espère ainsi contribuer à l’amélioration des dispositifs de prise en charge des couples dans les maternités, les PMI, les crèches, les unités d’accueil mère-bébé etc.